« Que personne ne dorme ! » (Nessun dorma) : voilà un air de circonstance pour réveiller les ventes de cachemire en cette fin 2012. Quant à l'idée du yéti prenant la belle entre ses bras, faut-il y voir un clin d'œil malicieux à Turandot, la princesse de glace ?

Compositeur : Giacomo Puccini (1858-1924)

Œuvre : Turandot (1924)

Genre : Opéra

Titre de l'extrait : Nessun dorma (acte III)

Annonceur : Eric Bompard

Diffusion de la publicité sur nos écrans : Novembre 2012

Puccini est mort sans avoir pu terminer son opéra, achevé par son élève Franco Alfano à partir des brouillons laissés par le maître.

En voici une version interprétée par Luciano Pavarotti :

On sait moins que l'histoire de Turandot a inspiré à Ferruccio Busoni un opéra du même nom, créé quelques années plus tôt (1917) et dont voici un extrait.

Réussite magistrale que cette publicité, sublimement portée sur les fonts baptismaux par les saisissants arpèges wagnériens.

Compositeur : Richard Wagner (1813-1883)

Œuvre : L'Or du Rhin (1869), prologue de la Tétralogie.

Genre : Opéra

Titre de l'extrait : Prélude

Annonceur : Prada

Diffusion de la publicité sur nos écrans : Novembre 2012

Un même accord de mi^b majeur arpégé sur 137 mesures pour évoquer la création du monde et la naissance du fleuve originel. Le Rhin semble jaillir de ce magma orchestral en expansion.

En voici la version proposée par Solti à la tête du Philharmonique de Vienne :

Un siècle plus tôt, dans ses Elemens (1737), le Français Jean-Féry Rebel avait également entrepris d'illustrer le chaos originel, en recourant cette fois à des suites d'accords particulièrement audacieux.

Quoi de plus réconfortant, quand on a le bourdon, qu'un petit comprimé d'ibuprofène ?...

Compositeur : Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908)

Œuvre : La Légende du tsar Saltan (1899-1900)

Genre : Opéra

Titre de l'extrait : Le Vol du bourdon (interlude orchestral)

Annonceur : Advilcaps

Diffusion de la publicité sur nos écrans : Novembre 2012

Ce morceau de bravoure, censé imiter le bourdonnement de l'insecte en plein vol, fascine tellement les virtuoses, pressés de soumettre leur instrument (trompette, piano, orgue, flûte, etc.) à ses acrobaties chromatiques et à son rythme effréné, que l'on finit par en oublier la version originale...

En voici l'interprétation donnée par Zubin Mehta :

La Légende de la ville invisible de Kitège (1904) est généralement considéré comme l'opéra le plus abouti du compositeur russe.

Il faut croire que le secteur automobile roule pour la musique classique, tant les airs d'opéra servent régulièrement d'écrins publicitaires aux derniers modèles en vue...
Est-il encore besoin de présenter le fameux air de la Reine de la Nuit, avec ses vocalises haut perchées ?

Compositeur : Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Œuvre : La Flûte enchantée (1791)

Genre : Opéra

Titre de l'extrait : Air de la Reine de la Nuit (acte I)

Annonceur : Toyota

Diffusion de la publicité sur nos écrans : Novembre 2012 (reprise)

Mozart mourut quelques semaines après la création de ce chef-d'œuvre (admiré de Goethe) dans un théâtre sans prestige des faubourgs de Vienne.

En voici l'interprétation donnée par la grande Natalie Dessay à l'Opéra Garnier en 2001 (aria à partir de 1:55) :

Décidément, Citroën donne dans la valse, sans hésitation (voir également le billet Citroën C4 aircross). Privilégier un tempo à trois temps pour vanter les mérites d'un moteur à quatre possède pourtant un je-ne-sais-quoi de délicieusement décalé...

Compositeur : Johann Strauss fils (1825-1899)

Œuvre : Le Beau Danuble bleu (1867)

Genre : Musique symphonique

Annonceur : Citroën

Diffusion de la publicité sur nos écrans : Octobre 2012

On sait peu que cette célèbre valse fut initialement composée pour une chorale. Ce n'est que dans sa version orchestrale, créée à l'occasion d'un dîner offert au personnel du journal Le Figaro pendant l'exposition universelle de 1867 à Paris, qu'elle obtint un triomphe qui ne se démentira plus.

En voici la version donnée à Vienne par Georges Prêtre à l'occasion du Concert du Nouvel An en 2008.

Je vous laisse découvrir ce petit bijou d'orchestration qu'est le Perpetuum mobile qui, comme l'indique son nom latin, donne la délicieuse impression de ne jamais s'achever...